C'est un peu toujours la même rengaine concernant les clichés sur le Yoga. Cliché number one - et haut la main - j'ai nommé le je-ne-peux-pas-faire-du-yoga-parce-que-je-ne-suis-pas-souple.
Déjà, si tout le monde était souple, autant vous dire qu'il n'y aurait pas beaucoup de boulot pour les profs de Yoga. Donc si vous n'êtes pas souple, c'est tant mieux, parce que comme ça, j'aurai plein de choses à vous apprendre. Ensuite, il paraît qu'il y aurait certaines profs de yoga qui n'arrivent même pas à mettre leur pied derrière leur tête !!!! - Oui, moi ! ( et je suis loin d'être la seule ... ! et heureusement d'ailleurs. ) Enfin, la souplesse n'est pas une seconde nature, ni quelque chose d'inné - sauf pour quelques rares personnes. La souplesse, ça se travaille et s'acquiert sur le long terme. Un bon point, c'est que quand on part de rien, on constate ses progrès très vite.
Petite fille, j'ai commencé très jeune la danse classique. Puis, j'ai fait de la danse moderne et de la danse contemporaine. Je n'ai pourtant jamais eu l'impression d'être particulièrement souple, car en bonne fille "insécure", je me comparais aux autres et il y avait toujours une fille ( ou deux ... ou quatre... ) plus souples que moi. En tous cas, je ne me souviens pas d'avoir réussi un jour à faire le grand écart - je suppose que j'aurais marqué ce jour d'une pierre blanche.
A l'époque où j'ai commencé le Yoga, j'avais arrêté de danser depuis plus d'une année. J'étais en pleine dépression, et après toute cette période d'inactivité à squatter mon canapé la plupart de mon temps, j'avais perdu du muscle et de la souplesse. Quelle n'a pas été ma douleur quand j'ai commencé à pratiquer des postures comme Malasana ( asana ou on se met accroupie comme si on faisait pipi dans les toilettes indiennes ! ) : je sentais littéralement tous mes muscles crier de douleur, et quand je me suis relevée, j'avais l'impression d'être un vieux bout de bois. La pratique régulière m'a permis de changer la donne, et aujourd'hui, je suis plus souple que je ne l'étais il y a dix ans.
Moralité, quand on n'est pas souple, c'est justement pour ça que l'on DOIT faire du Yoga ! Plus on pratique, plus les résultats sont au rendez-vous, équation qui se vérifie dans toutes les situations où l'on fait preuve de persévérance. Pour certaines personnes, ce sera plus long que d'autres, mais on s'en fout, puisque le but n'est pas de se comparer au voisin. Au début, cela sera certainement frustrant, mais la sensation de légèreté qui vous habitera à mesure que votre corps sera plus souple n'a pas de prix.
Les premiers muscles que l'on cherche à assouplir sont ceux des ischion jambiers - les muscles de l'arrière des jambes, vous savez, ceux qui vous empêchent de toucher le sol avec vos mains quand vous vous penchez en avant. Si vous pratiquez la course à pied, vos ischio-jambiers sont certainement très musclés, et aussi probablement très tendus. Egalement, si vous êtes assis toute la journée à votre travail, cela réduira leur longueur. En étirant ces muscles par les postures de Yoga, cela permettra d'améliorer l'état de votre dos en général, et plus particulièrement du bas du dos. L'accès aux postures en flexion avant sera ensuite facilité; de même on constatera une plus grande flexibilité dans les hanches. En pratiquant le Vinyasa, vous pratiquerez très souvent Adho Mukha Svanasana, qui est intégrée à la salutation au Soleil et connecte entre elle les postures. Celle-ci mobilise et renforce tout le corps, et est très indiquée pour étirer l'arrière des jambes.
Je crois que tout le monde veut se sentir plus à l'aise avec son corps : souvent, on entretient une relation conflictuelle avec lui - pas assez ceci - trop cela - qui peut nous freiner dans d'autres domaines de notre vie, car nous ne nous sentons pas assez sûrs de nous. Pratiquer le Yoga est une solution pour un mieux-être général, et après vous ne pourrez plus vous en passer ! Et la meilleure nouvelle dans tout ça, c'est que ça continue d'aller de mieux en mieux au fur et à mesure des mois et des années. Parole de Yogini !